UNE MORT ESTHETIQUE - P.D JAMES

Quand la célèbre journaliste d’investigation Rhoda Gradwyn s’inscrit dans la clinique privée du docteur Chandler-Powell pour faire disparaître une cicatrice qui la défigure depuis l’enfance, elle a en perspective une opération réussie par un chirurgien reconnu, une paisible semaine de convalescence dans l’un des plus beaux manoirs du Dorset et le début d’une nouvelle vie. Mais, malgré le succès de l’opération, elle ne quittera pas Cheverell Manor vivante. Le commandant Dalgliesh et son équipe, appelés pour enquêter sur ce qui se révèle être un meurtre, puis sur une deuxième mort suspecte, se trouvent confrontés à des problèmes qui les mèneront bien au-delà de la simple recherche des coupables.

Les personnages, à la suite du distingué commandant Adam Dalgliesh, policier de Scotland Yard - poète à ses heures, sont attachants.

Le décor est magique ! En plein hiver, au beau milieu du Dorset, un somptueux manoir . Bien sûr tous les ingrédients sont présents pour lui donner une atmosphère pesante. Lourde du passé trouble de ses habitants, de la légente de Mary Keyte, de l’isolement imposé par les villageois. Dans un décor digne d’Hitchcock, avec ses planchers grinçants, son long couloir trop silencieux, des déplacements nocturnes étranges, et un cercle de pierres hanté, le huit clos est posé. Le crime peut être commis .

Le cadre luxueux de la clinique de chirurgie esthétique, réservé à une clientèle triée sur le volet et en quête de discrétion ne laissera pas Rhoda Gradwyn sortir vivante, mais elle n’est pas la seule...

Je suis une inconditionnelle de P.D James, mais là, je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas accroché. Il s'agit de littérature policière ou le lecteur éprouve le plaisir qu'il y a à lire des phrases bien rythmées, des paragraphes construits avec élégance, des mots précis, une composition fluide et minutieuse, à la Balzac, au sens où peu de détails nous sont épargnés. Que ce soit dans la disposition des pièces du manoir (un plan du manoir et de son parc aurait été de mise), des vêtements de chaque suspect, des petits plats préparés à la cuisine, des états d'âme des principaux personnages, nous sommes au courant de tout. L'avantage, c'est de donner à l'intrigue un décor tellement concret qu'on peut presque le toucher et, aux personnages, une densité qui en fait plus que des squelettes ou des caricatures; l'inconvénient, c'est que l'action est lente et qu'on a l'impression que le jeu de l'élucidation passe vraiment au second plan. Les quelques rebondissements se produisent une fois que l'enquête est pratiquement terminée

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